
Études acoustiques pour les grandes surfaces et supermarchés
Les grandes surfaces – supermarchés, hypermarchés et enseignes de bricolage ou de jardinage – sont devenues des pôles d’attraction essentiels pour les villes et les quartiers. Leur implantation au rez‑de‑chaussée de bâtiments d’habitation ou à proximité de zones résidentielles répond à des logiques de proximité et d’urbanisme durable : rapprocher les commerces des habitants pour limiter les déplacements et revitaliser les centres urbains. Cette proximité génère néanmoins des nuisances sonores qui peuvent nuire à la tranquillité du voisinage et à la santé des employés. Les bruits proviennent des opérations de livraison (moteurs des camions, manipulation des roll‑containers), de l’approvisionnement des rayons (chocs des chariots sur le carrelage), du fonctionnement des équipements techniques et des monte‑charges, ou encore des portes rapides. Les vibrations et chocs ressentis par les habitants des étages supérieurs sont également source de plaintes. Dans un contexte où les maires sont responsables de la tranquillité publique et où les enseignes doivent respecter la réglementation, une approche acoustique globale est incontournable.
Pourquoi les grandes surfaces sont‑elles bruyantes ?
Les activités bruyantes
Dans un supermarché, les sources de bruit sont multiples et parfois sous‑estimées :
Livraisons et opérations logistiques : moteurs de poids lourds au ralenti, déchargement des camions, déplacement des chariots métalliques et des roll‑containers sur des sols durs. Ces opérations ont souvent lieu tôt le matin ou tard le soir pour ne pas gêner la clientèle, au détriment de la tranquillité des riverains.
Approvisionnement des rayons : bruit du matériel roulant sur le carrelage (chariots, transpalettes), choc des palettes, cliquetis des caisses. Le brassage des bouteilles et des produits se traduit par un bruit de fond continu.
Équipements techniques : groupes frigorifiques, pompes à chaleur, ventilations, chambres froides, vitrines réfrigérées, compresseurs. Ces installations fonctionnent en continu et génèrent un bourdonnement qui se propage aux logements situés au‑dessus ou à proximité.
Monte‑charges, ascenseurs et portes rapides : leurs mouvements et leurs ouvertures/fermetures génèrent des chocs et des vibrations qui se transmettent par la structure du bâtiment.
Ventilation et climatisation : selon l’arrêté du 30 juin 1999, le bruit des appareils de chauffage et de climatisation ne doit pas dépasser 35 dB(A) dans les pièces principales et 50 dB(A) dans les cuisines, et les VMC ou ascenseurs ne doivent pas dépasser 30 dB(A) dans les pièces principales. Dans les grandes surfaces, ces niveaux peuvent être dépassés si les équipements sont mal entretenus ou mal dimensionnés.
Incidences sur les riverains et le personnel
Ces nuisances se répercutent directement sur la qualité de vie des voisins : réveils nocturnes à cause des livraisons, transmission de vibrations par la dalle, difficulté à ouvrir les fenêtres sans entendre le bourdonnement des moteurs. Les clients eux‑mêmes peuvent percevoir un inconfort dans les rayons, particulièrement dans les zones de frais ou près des portes de service. Le personnel, quant à lui, est exposé quotidiennement à ces bruits et vibrations. Les niveaux sonores, parfois supérieurs à 80 dB(A) au poste des caissiers ou des préparateurs de commandes, imposent la mise en place d’actions de prévention et d’organisation du travail. Un environnement bruyant favorise la fatigue, le stress et augmente le risque d’accident.
Cadre réglementaire et responsabilités
Nuisances de voisinage (décret du 31 août 2006)
Lorsqu’un supermarché n’est pas classé ICPE, c’est le décret 2006‑1099 relatif aux bruits de voisinage qui s’applique. Il limite l’émergence sonore à 3 dB(A) le jour et 5 dB(A) la nuit, en pondération A et en bandes de fréquences. Les maires, responsables de la tranquillité publique, peuvent prendre des arrêtés municipaux pour encadrer les horaires de livraison, imposer des fermetures de portes pendant les opérations bruyantes ou exiger des aménagements (écrans, sas). En cas de plainte, ils peuvent missionner des agents assermentés pour mesurer le bruit. Le non‑respect des prescriptions peut entraîner des sanctions administratives et des amendes.
Installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE)
Certaines grandes surfaces sont classées ICPE lorsque leur surface, la quantité de marchandises stockées ou la présence de produits dangereux dépassent des seuils. Dans ce cas, l’arrêté du 23 janvier 1997 s’applique : l’émergence est limitée à +5 dB(A) le jour et +3 dB(A) la nuit, avec des plafonds de 70/60 dB(A). Une étude d’impact acoustique est obligatoire lors de la création ou de l’agrandissement du magasin afin de vérifier que les nuisances restent dans les limites. Les exploitants sont tenus d’entretenir les équipements, de mettre en place des écrans acoustiques et de respecter des horaires de livraison adaptés.
Code du travail et exposition des salariés
La législation relative à la santé au travail impose de protéger les salariés contre l’exposition au bruit. Les seuils d’action et la valeur limite sont fixés à 80/85/87 dB(A). Les grandes surfaces doivent donc mesurer l’exposition des caissiers, des préparateurs et des livreurs, informer le personnel des risques et fournir des protections auditives si nécessaire. La norme ISO 9612 décrit les méthodes de mesure et les stratégies d’évaluation.
Comment Denis Acoustique accompagne les grandes surfaces
Diagnostic et écoute des parties prenantes
Chaque étude commence par un diagnostic approfondi. Nous rencontrons l’exploitant, les techniciens du magasin et les représentants des copropriétés ou des riverains. L’objectif est de comprendre les activités (horaires de livraison, volumes, nature des équipements), de recenser les plaintes (zones sensibles, vibrations) et d’analyser les documents disponibles : plans du bâtiment, fiches techniques des groupes froids et des portes rapides, arrêtés préfectoraux. Ce travail permet de définir un protocole de mesure adapté et de fixer des objectifs réalistes : mise en conformité, réduction du bruit, amélioration du confort client et du voisinage.
Mesures environnementales et émergence
Nous effectuons des mesures en limite de propriété et dans les appartements situés au‑dessus des commerces. À l’aide de sonomètres de classe 1, nous mesurons l’émergence globale et spectrale selon la norme NF S 31‑010. Les mesures sont réalisées pendant les périodes représentatives (livraisons matinales, approvisionnements de rayons, fonctionnement des groupes froids). Nous analysons le bruit résiduel, puis calculons l’émergence. Les résultats sont comparés aux seuils de 3/5 dB(A) ou 5/3 dB(A) selon le régime. Le spectre permet d’identifier les tonalités marquées ou les fréquences basses caractéristiques des compresseurs et de proposer des mesures ciblées.
Exposimétrie sonore des employés
Les caissiers, préparateurs et livreurs peuvent être exposés à des niveaux sonores élevés (machines, annonces, bruit de la clientèle). Nous équipons plusieurs salariés de dosimètres durant leur journée de travail afin de calculer leur exposition quotidienne (Lex,8h). Ces mesures, combinées à une analyse des tâches, permettent d’identifier les postes les plus exposés et de proposer des solutions de réduction (capotage des caisses automatiques, maintenance des convoyeurs, organisation des flux, équipement de protections auditives). Le respect des seuils 80/85/87 dB(A) est vérifié et des recommandations sont émises.
Études de conformité des équipements techniques
Les groupes froids, climatisations, ventilations et chambres froides peuvent générer du bruit et des vibrations. Nous vérifions la conformité acoustique de ces équipements par rapport à l’arrêté du 30 juin 1999 et aux arrêtés préfectoraux. Les niveaux doivent rester inférieurs à 35 dB(A) dans les pièces principales, 50 dB(A) dans les cuisines et 30 dB(A) pour les VMC. En cas de dépassement, nous proposons des solutions : installation de silencieux, isolation des supports, réparation ou remplacement des compresseurs, optimisation des horaires de fonctionnement.
Cartographies sonores et études d’impact
Pour les projets de construction ou de rénovation d’un supermarché, une étude d’impact acoustique peut être requise. Nous réalisons des cartographies sonores extérieures en appliquant la norme ISO 9613‑2, intégrant la topographie, les immeubles voisins et les routes adjacentes. Nous modélisons les futures sources (livraisons, quais, groupes) et évaluons différentes configurations (déplacements de quai, écrans, merlons). Les cartographies en couleurs permettent de visualiser les niveaux (50, 55, 60, 65 dB(A)) et de choisir la solution la plus efficace pour minimiser l’impact sonore. Cette démarche est essentielle pour obtenir un permis de construire ou un enregistrement ICPE.
Rapport et suivi
À l’issue de l’étude, nous remettons un rapport complet : description des sources, mesures globales et spectrales, émergences, expositions du personnel, cartographies, diagnostic des non-conformités, hiérarchisation des solutions (organisationnelles, techniques, architecturales) et plan d’actions. Nous assistons l’enseigne dans ses échanges avec la mairie, les copropriétés et les services de l’État. Un suivi post‑travaux permet de vérifier l’efficacité des mesures (écrans, silencieux, changements de procédure) et d’ajuster si nécessaire.
Études spécifiques aux nouveaux projets et à la conformité
Implantation et agrandissement
Lorsque qu’une enseigne projette d’implanter un nouveau magasin ou d’agrandir une surface existante, l’impact acoustique doit être anticipé. Nos études évaluent le bruit généré par les livraisons, les parkings, les groupes froids, les chariots et les équipements techniques. Nous simulons différentes implantations (entrée du magasin, position des quais, orientation des compresseurs) et proposons des aménagements (sas, merlons, écrans) afin que le projet soit compatible avec les limites réglementaires et qu’il ne génère pas de gêne pour les habitants. Une attention particulière est portée aux installations de secours (groupes électrogènes) et aux rampes d’accès pour les livraisons.
Diagnostic et traitement des installations existantes
Pour les magasins existants confrontés à des plaintes, nous réalisons un diagnostic de conformité de tous les équipements. Nous vérifions les émergences et l’isolation vibratoire des machines. Nous analysons les fixations, l’ancrage au sol, la rigidité des dalles et les connexions aux réseaux. Des solutions telles que l’isolation des supports, la mise en place de dispositifs antivibratiles, l’installation de silencieux sur les aérations, la réparation ou le remplacement des compresseurs, la fermeture des locaux techniques ou la répartition des livraisons sur des créneaux moins gênants sont proposées. Nous pouvons également conseiller la conception d’un plan de maintenance acoustique pour maintenir les performances dans le temps.
Conclusion
Les grandes surfaces et supermarchés constituent des services essentiels pour la collectivité, mais leur fonctionnement peut générer des nuisances sonores pour les voisins et pour les salariés. Les réglementations sur le bruit de voisinage et les ICPE imposent des limites strictes et des études d’impact. La maîtrise du bruit est donc un impératif légal et social. Grâce à une approche globale – écoute, mesures, modélisation, solutions – Denis Acoustique aide les enseignes à se conformer à la réglementation, à améliorer le confort des clients et du voisinage et à protéger la santé du personnel. La réduction du bruit est un investissement rentable : elle évite les conflits, améliore l’image de l’enseigne et contribue à la qualité de vie urbaine.
FAQ – Grandes surfaces et acoustique
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Les nuisances proviennent des livraisons, du déplacement des chariots, du fonctionnement des équipements techniques, des monte‑charges et des portes rapides. Les vibrations et chocs se transmettent aux logements situés au‑dessus, notamment lors des livraisons matinales et des approvisionnements.
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Le décret du 31 août 2006 sur les bruits de voisinage limite l’émergence à 3 dB(A) le jour et 5 dB(A) la nuit. Le maire peut imposer des horaires et des aménagements.
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Il doit respecter l’arrêté du 23 janvier 1997 (+5 dB(A) jour, +3 dB(A) nuit, 70/60 dB(A)), réaliser une étude d’impact acoustique pour toute création ou agrandissement et entretenir ses installations. Les contrôles sont réalisés par la DREAL.
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Elle comprend des mesures initiales, une modélisation des sources (livraisons, équipements, parkings) selon la norme ISO 9613‑2 et l’évaluation de différents scénarios (orientation, écrans, merlons). Elle aboutit à des recommandations pour limiter l’impact et respecter les seuils.
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Pour protéger leur santé et respecter les seuils de 80, 85 et 87 dB(A). Les dosimètres mesurent l’exposition réelle des caissiers et des préparateurs, permettant de mettre en place des actions (capotage, organisation du travail, protections auditives).
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Les solutions incluent : aménagement d’aires de livraison couvertes, installation d’écrans acoustiques, isolation des équipements techniques, mise en place de portes à fermeture lente, maintenance régulière, horaires adaptés, choix de matériels silencieux et sensibilisation du personnel à la gestion du bruit.