
Études acoustiques pour
Bars & Restaurants
– confort des clients et gestion des nuisances
Les bars et restaurants sont des lieux de convivialité où l’on vient partager un moment agréable. Pourtant, l’ambiance sonore peut rapidement se dégrader : conversations animées, musique amplifiée, vaisselle, machines, rire et déplacements se superposent. Sans une conception acoustique adaptée, ces établissements deviennent bruyants et fatigants pour les clients et le personnel, et peuvent provoquer des nuisances pour le voisinage. Par ailleurs, la réglementation française s’est renforcée : le décret du 10 août 2017 sur les lieux diffusant des sons amplifiés impose de ne pas dépasser un niveau moyen de 102 dB(A) et un niveau de crête de 118 dB(C) sur 15 minutes, avec des seuils réduits à 94/104 dB(A/C) pour les événements destinés aux enfants . Les bars et restaurants doivent également respecter les émergences de voisinage (3 dB(A) de jour, 5 dB(A) de nuit) et les limites de bruit des équipements (35 dB(A) dans les salles, 50 dB(A) en cuisine) .
Dans cet article, nous analysons les principales problématiques acoustiques des bars et restaurants, les obligations légales et les solutions pour créer une ambiance agréable tout en respectant les voisins. Une FAQ conclut l’article.
Enjeux acoustiques des bars et restaurants
Ambiance intérieure et expérience client
Un restaurant mal insonorisé peut vite devenir assourdissant : les clients parlent fort pour se faire entendre, les conversations s’additionnent et la réverbération amplifie le tout. Le niveau moyen peut dépasser 80 dB(A), provoquant fatigue et stress. Or, une atmosphère sonore maîtrisée (60–70 dB(A) en période de service) favorise la convivialité et augmente le temps passé à table. La réverbération est un facteur clé : des surfaces absorbantes (plafonds, panneaux muraux) et du mobilier rembourré réduisent le temps de décroissance acoustique et améliorent la clarté. Dans un bar musical, le système de sonorisation doit être bien réglé pour éviter les basses fréquences envahissantes et les aigus agressifs.
Respect du voisinage
Les bars et restaurants sont souvent implantés dans des quartiers résidentiels. Le bruit se propage via les parois, les fenêtres et les terrasses. Le décret de 2006 sur les bruits de voisinage impose des émergences maximales de 3 dB(A) le jour (7 h–22 h) et 5 dB(A) la nuit (22 h–7 h). Lorsque le bar diffuse de la musique amplifiée, le décret 2017 s’applique : l’exploitant doit enregistrer les niveaux, afficher un indicateur visible et fournir gratuitement des protections auditives . Les installations techniques (groupes froids, hottes, pompes) doivent respecter les limites de l’arrêté du 30 juin 1999 : 35 dB(A) dans les pièces principales et 50 dB(A) en cuisine . Les VMC et ascenseurs ne doivent pas dépasser 30 dB(A) dans les salles .
Protection des salariés
Le personnel de salle et de cuisine est soumis à des niveaux sonores élevés : conversations, appareils, musique. Le Code du travail oblige l’employeur à évaluer l’exposition et à prendre des mesures dès 80 dB(A) (protection auditive), 85 dB(A) (programme de réduction) et 87 dB(A) (limite absolue d’exposition) . Une ambiance bruyante augmente la fatigue et le risque d’accidents. L’évaluation de l’exposition et l’amélioration de l’acoustique sont donc aussi des enjeux de santé au travail.
Réglementations à respecter
Décret 2017‑1244
Tous les établissements diffusant de la musique amplifiée doivent respecter les obligations suivantes :
Limiter le niveau sonore à 102 dB(A) de moyenne et 118 dB(C) de crête (15 minutes) ; pour les événements destinés aux enfants de moins de six ans, limiter à 94/104 dB(A/C) .
Enregistrer en continu les niveaux sonores et conserver l’enregistrement pendant un an.
Afficher un indicateur du niveau sonore visible par le public.
Distribuer des protections auditives aux clients et prévoir des zones ou périodes de repos auditif.
Respecter la procédure de sanction : en cas de dépassement, le préfet peut ordonner un avertissement, imposer des travaux ou suspendre l’activité .
Décret 2006‑1099 sur le bruit de voisinage
La réglementation des bruits de voisinage s’applique à tous les bruits produits par des activités professionnelles. Elle définit l’émergence admissible (3 dB(A) le jour, 5 dB(A) la nuit) et permet aux maires de renforcer ces seuils par arrêté municipal. Les contrôles sont effectués par des agents assermentés. En cas de dépassement, des sanctions administratives et pénales peuvent être prononcées.
Arrêté du 30 juin 1999
Cet arrêté fixe les performances acoustiques pour les bâtiments d’habitation, mais il sert souvent de référence pour les bars et restaurants. Les appareils de chauffage et de climatisation ne doivent pas dépasser 35 dB(A) dans les pièces principales et 50 dB(A) dans les cuisines . Les VMC et ascenseurs doivent respecter 30/35 dB(A) . Ces limites visent à garantir un confort minimal aux usagers et au voisinage.
Code du travail
Le Code du travail fixe trois paliers pour l’exposition des salariés : 80, 85 et 87 dB(A) . Au-delà des deux premières valeurs, l’employeur doit proposer des protections auditives et mettre en œuvre des mesures de prévention. À 87 dB(A), l’exposition est interdite. Les bars et restaurants doivent donc mesurer l’exposition du personnel et définir un plan de prévention.
Méthodologie d’étude acoustique
Phase d’écoute et diagnostic
Un projet commence par une phase d’écoute : nous rencontrons l’exploitant pour comprendre l’activité (restaurant gastronomique, bar musical, brasserie), recueillir les plaintes (clients, voisins), analyser les plans et les fiches techniques des équipements. Nous vérifions la présence d’arrêtés préfectoraux ou municipaux imposant des restrictions. Cette étape permet de définir un protocole de mesure adapté.
Campagne de mesures
Les mesures se déroulent en plusieurs points :
Niveau sonore en salle : mesure du LAeq et du spectre en période calme et en période de forte affluence. Nous évaluons également le temps de réverbération et identifions les fréquences dominantes (basses, médiums, aigus).
Émergence en extérieur : mesure en façade et en limite de propriété pour calculer l’émergence par rapport au bruit de fond. Nous vérifions le respect des 3/5 dB(A) (décret 2006).
Bruit des équipements techniques : mesure des compresseurs, VMC, hottes. On compare aux valeurs de l’arrêté du 30 juin 1999 .
Contrôle des sons amplifiés : lors de concerts ou soirées DJ, installation d’un enregistreur calibré pour vérifier le respect des 102/118 dB(A/C) .
Exposimétrie : des dosimètres sont portés par les serveurs et les cuisiniers pendant leur service pour évaluer le Lex,8h et vérifier les seuils du Code du travail .
Analyse des données et recommandations
L’analyse permet d’identifier les points faibles et de proposer des actions hiérarchisées :
Améliorer l’absorption : installation de plafonds acoustiques, panneaux muraux en laine de bois, banquettes rembourrées, rideaux épais.
Limiter la propagation : ajout de sas d’entrée, renforcement des vitrages, traitement des murs mitoyens, pose de joints périphériques.
Traiter les sources : réduction du volume de la musique, réglage ou remplacement des haut-parleurs, maintenance des compresseurs, installation de silencieux sur les hottes.
Gérer l’extérieur : orientation des enceintes vers l’intérieur, installation de paravents acoustiques, choix de revêtements de sol amortissants pour les terrasses, réduction des horaires d’utilisation.
Prévenir la fatigue du personnel : organisation des postes, rotation des serveurs, diffusion d’informations sur les risques auditifs, fourniture de bouchons d’oreille adaptés.
Rapport et accompagnement
Nous rédigeons un rapport complet comprenant : un rappel des textes applicables, les résultats de mesures (LAeq, émergences, Lex,8h), des graphiques, des recommandations et un plan d’action chiffré. Nous accompagnons l’exploitant pour l’implémentation : sélection des matériaux acoustiques, choix d’un limiteur homologué, formation du personnel à l’usage des protections auditives, dialogue avec les voisins et la mairie. Des contrôles post‑travaux peuvent être programmés pour vérifier l’efficacité des mesures.
EXEMPLE D’UNE REPRESENTATION 3D D’AMENAGEMENTS ACOUSTIQUES PROPOSES :
Exemples d’interventions
Brasserie avec terrasse bruyante
Une brasserie en centre-ville recevait des plaintes de voisins concernant sa terrasse. Nos mesures en façade ont montré une émergence de 6 dB(A) la nuit. Nous avons recommandé l’installation d’écrans en bois, l’ajout de plantes pour casser le bruit, l’utilisation de patins sous les chaises et la réduction de la musique en extérieur. Après travaux, l’émergence est descendue à 3 dB(A), les plaintes ont cessé.
Bar musical et limiteur sonore
Un bar organisait des concerts sans limiteur. Le niveau dépassait régulièrement 105 dB(A). Nous avons installé un limiteur homologué réglé à 100 dB(A), relié à l’enregistreur, et conseillé l’achat d’enceintes plus adaptées. Les mesures suivantes ont montré la conformité et l’établissement a pu conserver sa licence.
Restaurant gastronomique et réverbération
Un restaurant haut de gamme souffrait d’une forte réverbération. L’étude a mis en évidence un temps de décroissance de 1,8 s (volume 400 m³). Nous avons préconisé un plafond acoustique, des tentures et des panneaux diffusants. La réverbération est descendue à 0,7 s, améliorant considérablement l’ambiance et l’expérience client.
5. Conclusion
Les bars et restaurants sont des lieux de partage, mais ils doivent composer avec des exigences acoustiques strictes. Respecter le voisinage, protéger les salariés et offrir une ambiance agréable demande une approche globale : écoute du client, mesures, modélisation, recommandations et accompagnement. Denis Acoustique vous aide à maîtriser votre environnement sonore, à répondre aux obligations légales et à améliorer l’expérience de vos clients. Une bonne acoustique est un investissement rentable : elle fidélise la clientèle, réduit les plaintes et sécurise votre activité.
FAQ – Bars & Restaurants
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Le décret 2017 impose 102 dB(A) en moyenne et 118 dB(C) en crête sur 15 minutes . Pour les événements destinés aux enfants, les seuils sont 94/104 dB(A/C). Les émergences vis‑à‑vis des voisins sont limitées à 3 dB(A) le jour et 5 dB(A) la nuit (décret 2006).
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Un temps de réverbération long augmente le brouhaha et fatigue les convives. Des mesures permettent d’identifier les zones à traiter et de choisir les matériaux absorbants adaptés.
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En faisant réaliser des mesures d’émergence en façade et en limite de propriété. Si l’émergence dépasse les seuils (3/5 dB(A)), des solutions (écrans, limitation des horaires, revêtements) doivent être mises en place.
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L’employeur doit évaluer l’exposition sonore et fournir des protections auditives dès 80 dB(A) . Un programme de réduction du bruit est obligatoire au-delà de 85 dB(A).
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Oui pour les établissements diffusant de la musique amplifiée. Il doit être homologué, relié au système et contrôler le niveau en continu.
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Un expert acoustique garantit des mesures fiables, une analyse objective et des solutions adaptées. Il vous aide à obtenir ou maintenir votre licence, à réduire les risques de litige et à optimiser l’ambiance de votre établissement.