
Études acoustiques des
équipements CVC
– maîtriser le confort et réduire les nuisances
Bruit des équipements CVC : réglementation acoustique et méthodes de diagnostic
Les systèmes de chauffage, ventilation et climatisation (CVC) sont indispensables au confort thermique et à la qualité de l’air des bâtiments. Pompes à chaleur, chaudières, ventilateurs, extracteurs d’air, climatiseurs, tours de refroidissement ou groupes frigorifiques fonctionnent parfois 24 heures sur 24 et génèrent des bruits et des vibrations. Mal dimensionnés ou mal entretenus, ces équipements peuvent engendrer des nuisances pour les occupants (ronflements, sifflements, vibrations) et pour les voisins (bourdonnements, pulsations) et exposer les techniciens à des niveaux sonores élevés. L’arrêté du 30 juin 1999 fixe des limites de bruit pour les équipements de chauffage et de climatisation : 35 dB(A) dans les pièces principales et 50 dB(A) dans les cuisines . Les VMC et ascenseurs doivent respecter 30 dB(A) dans les pièces principales et 35 dB(A) dans les cuisines . Le décret du 31 août 2006 limite l’émergence du bruit en limite de propriété à 5 dB(A) le jour et 3 dB(A) la nuit, tandis que l’arrêté du 23 janvier 1997 impose les mêmes émergences pour les installations classées et fixe des limites absolues de 70 dB(A) le jour et 60 dB(A) la nuit en limite de propriété. Enfin, le Code du travail exige d’évaluer l’exposition des techniciens, avec des valeurs d’action à 80/85 dB(A) et une valeur limite à 87 dB(A) .
Cet article explore les problématiques acoustiques liées aux équipements CVC, décrit les obligations réglementaires et présente la méthodologie proposée par Denis Acoustique pour diagnostiquer, mesurer et réduire les nuisances. Une FAQ en fin d’article répond aux questions fréquentes.
Problématiques acoustiques des équipements CVC
Confort intérieur
Une pompe à chaleur bruyante dans un salon, une VMC sifflante dans une chambre ou un ventilateur qui vibre dans un bureau peuvent nuire au bien‑être et à la concentration des occupants. Les bruits sont de nature variée : ronflement continu, soufflante, tonalité marquée, cliquetis, à‑coups lors des cycles de dégivrage, etc. Le temps de réverbération des pièces et la transmission des vibrations par les structures amplifient souvent la gêne. Les occupants décrivent des bourdonnements qui perturbent le sommeil ou un souffle qui couvre les conversations. Dans les open spaces, une VMC trop bruyante peut atteindre 45 dB(A), bien au‑delà des recommandations de la norme NF S 31‑080 pour les bureaux.
Nuisances pour le voisinage
Les unités extérieures de climatisation et de pompes à chaleur sont fréquemment installées en façade, en toiture ou au sol, à proximité de logements. Le bruit se propage par voie aérienne (ventilateurs, compresseurs) et par voie vibratoire (structure). Le décret de 2006 impose de ne pas dépasser 5 dB(A) d’émergence le jour et 3 dB(A) la nuit. L’arrêté du 23 janvier 1997 pour les installations classées renforce ces exigences et fixe des limites absolues de 70/60 dB(A) en limite de propriété. Les pompes à chaleur et les groupes frigorifiques sont de plus en plus contestés ; certaines municipalités imposent une étude acoustique préalable avant l’installation. Les plaintes peuvent conduire à des sanctions, voire à l’arrêt des équipements.
Exposition des techniciens et maintenance
Les chauffagistes, frigoristes et techniciens de maintenance interviennent dans des chaufferies, des centrales de traitement d’air (CTA) ou des locaux techniques bruyants. Le Code du travail fixe des valeurs d’action à 80 dB(A) et 85 dB(A), et une valeur limite à 87 dB(A) . Les équipements CVC peuvent atteindre 90 dB(A) lors des phases de démarrage ou de purge. Des mesures d’exposition (exposimétrie) sont indispensables pour protéger les salariés et adapter les procédures de maintenance.
Réglementation et normes applicables
Arrêté du 30 juin 1999
Ce texte impose des limites de niveau de pression acoustique pour les équipements : 35 dB(A) dans les pièces principales et 50 dB(A) dans les cuisines pour les appareils de chauffage et de climatisation . Les VMC et ascenseurs sont limités à 30 dB(A) dans les pièces principales et 35 dB(A) dans les cuisines . Bien que destiné aux logements, cet arrêté sert de référence pour les bureaux, commerces, hôtels et ERP. Un bruit de fond inférieur à 35 dB(A) est généralement requis pour le confort.
Bruits de voisinage et installations classées
Le décret 2006‑1099 sur les bruits de voisinage impose une émergence maximale de 5 dB(A) le jour et 3 dB(A) la nuit. L’arrêté du 23 janvier 1997 pour les installations classées (ICPE) impose des émergences identiques et des limites de 70 dB(A) le jour et 60 dB(A) la nuit en limite de propriété. Certaines collectivités adoptent des arrêtés municipaux qui complètent ces textes et peuvent imposer des distances minimales ou des niveaux plus bas. Les tonalités marquées et les bruits impulsifs sont particulièrement surveillés et peuvent entraîner des sanctions.
Code du travail et exposition professionnelle
Les techniciens intervenant sur des équipements CVC sont soumis aux règles du Code du travail concernant l’exposition au bruit. Les valeurs d’action sont 80 dB(A) et 85 dB(A) ; une exposition supérieure à 87 dB(A) est interdite même avec des protections auditives . La directive 2003/10/CE, transposée en droit français, impose des mesures de prévention (fourniture de casques, organisation du temps de travail, maintenance préventive) et des évaluations régulières.
Normes vibratoires et de confort
Des normes, comme l’ISO 4866 et la NF ISO 2631, servent à évaluer les vibrations transmises aux structures et aux personnes. La norme NF S 31‑080 fixe des niveaux de bruit de fond et des temps de réverbération pour les bureaux et les locaux d’enseignement, souvent appliqués aux bâtiments tertiaires. Pour la modélisation et la prévision, la norme ISO 9613‑2 fournit une méthode de calcul de la propagation sonore en extérieur.
Méthodologie d’étude acoustique
Analyse préliminaire et écoute client
Avant de lancer une campagne de mesures, Denis Acoustique prend le temps d’écouter le client afin de comprendre les problèmes rencontrés, les plaintes des occupants ou des voisins et les objectifs (mise en conformité, amélioration du confort, prévision d’un nouveau projet). Nous analysons les documents disponibles : plans de masse, schémas d’implantation des équipements, fiches techniques (puissance acoustique, débit), cahier des charges, historiques des plaintes. Cette phase permet de définir précisément les sources à étudier (pompe à chaleur, CTA, VMC, tour de refroidissement), leurs horaires de fonctionnement et les contraintes (voisinage sensible, zone ABF, réglementations locales). Nous proposons ensuite un protocole de mesure sur mesure.
Campagne de mesures acoustiques et vibratoires
La campagne s’articule autour de plusieurs types de mesures :
Niveaux de pression acoustique à l’intérieur : dans les pièces principales (salon, chambre, bureau), nous mesurons le niveau sonore des équipements en fonctionnement afin de vérifier le respect des limites de 35 dB(A) et 30 dB(A). Les mesures se font en régime permanent et lors des phases spéciales (dégivrage, démarrage).
Niveaux en façade et en limite de propriété : en extérieur, nous mesurons le niveau de bruit total et le bruit résiduel pour calculer l’émergence. On vérifie le respect des 5/3 dB(A) et des limites absolues (70/60 dB(A)). Les points de mesure sont choisis en fonction des façades exposées, de la topographie et des zones sensibles (terrasse voisine, fenêtre de chambre).
Spectres de fréquence et tonalités : l’analyse en bandes de 1/3 d’octave permet de détecter les tonalités marquées (sifflements) et les basses fréquences. Ces éléments orientent vers des solutions (silencieux, changement de vitesse de ventilation).
Mesures vibratoires : à l’aide d’accéléromètres, nous mesurons les vibrations aux points de fixation des équipements (supports, dalles, gaines) pour évaluer la transmission vers la structure. Les fréquences de résonance et les niveaux d’accélération RMS sont comparés aux références des normes ISO.
Exposimétrie des techniciens : des dosimètres sont portés par les techniciens lors des opérations de maintenance (purge, nettoyage, équilibrage) pour calculer le Lex,8h et vérifier si les valeurs d’action sont franchies .
Analyse et recommandations
Les résultats des mesures sont analysés et comparés aux exigences réglementaires. Nous identifions les sources dominantes (pompe à chaleur mal calibrée, ventilateur déséquilibré, gaine mal dimensionnée), les transmissions vibratoires et les émergences en façade. Les solutions proposées sont hiérarchisées :
Isolation et désolidarisation : installation de plots antivibratiles sous les unités, création de caissons acoustiques, double peau sur les gaines, supports élastomères. Ces solutions réduisent la transmission des vibrations et le bruit structurel.
Silencieux et pièges à sons : insertion de silencieux circulaires ou rectangulaires sur les conduits d’extraction et de soufflage, installation de pièges à sons à résonance pour éliminer les tonalités, adaptation de la géométrie des gaines.
Positionnement et orientation optimisés : déplacement des unités vers une zone moins exposée, orientation des rejets vers des façades moins sensibles, création d’écrans acoustiques (murs, talus, haies végétalisées), choix d’un support plus rigide pour réduire les vibrations.
Réglage et maintenance : réduction de la vitesse de ventilation, équilibrage des réseaux, remplacement des pales abîmées, nettoyage des filtres, programmation de cycles de dégivrage moins fréquents. Un bon entretien prévient l’augmentation des niveaux sonores au fil du temps.
Dimensionnement des réseaux : adaptation des diamètres de gaine, utilisation de conduits à faible perte de charge, limitation des vitesses de circulation d’air pour réduire le bruit aérodynamique. Lorsque le réseau est sous‑dimensionné, il peut être nécessaire de le compléter.
Innovation et remplacement : adoption de pompes à chaleur à vitesse variable (inverter) plus silencieuses, ventilateurs à entraînement direct, échangeurs à haut rendement limitant la vitesse des fluides.
Chaque solution est accompagnée d’une estimation de gain acoustique, d’une estimation budgétaire et d’un calendrier. Nous aidons le client à prioriser selon les contraintes économiques et les résultats attendus.
Rapport et accompagnement
Le rapport remis par Denis Acoustique comprend :
Un rappel des textes réglementaires (arrêté 1999, décret 2006, arrêté 1997, Code du travail) et des normes (ISO 9613‑2, ISO 4866, NF S 31‑080).
Les résultats de mesures : niveaux de bruit intérieur et extérieur, émergences, spectres, niveaux vibratoires, expositions Lex,8h. Des cartographies du bruit sur le site et des courbes d’atténuation peuvent être ajoutées.
Un plan d’action hiérarchisé et chiffré, avec des recommandations précises (caissons, silencieux, plots, déplacement d’unités, entretien).
Des fiches techniques sur les solutions proposées et les fournisseurs recommandés.
Un suivi : assistance lors des travaux, vérification post‑intervention, formation du personnel à l’utilisation et à la maintenance des équipements.
Cas d’études et retours d’expérience
Pompe à chaleur bruyante chez un particulier
Une pompe à chaleur de 9 kW installée sur la terrasse d’un logement collectif provoquait des bourdonnements continus la nuit. Les mesures en façade ont montré une émergence de 6 dB(A) et une tonalité marquée à 200 Hz. Nous avons proposé un caisson insonorisé avec une ventilation silencieuse, la désolidarisation sur plots et la mise en place d’une haie de lauriers. Après travaux, l’émergence est descendue à 1,5 dB(A) et la tonalité a disparu.
Chaufferie collective d’immeuble
Dans un immeuble collectif, les habitants ressentaient un bruit sourd et des vibrations provenant de la chaufferie. Les mesures ont révélé des niveaux de 70 dB(A) dans le local et des vibrations à 10 Hz sur les planchers. La mise en place de ressorts antivibratiles, le doublage des murs du local et l’ajout de silencieux sur les départs ont réduit les vibrations de 75 % et les niveaux à 58 dB(A), supprimant la gêne.
Centrale de traitement d’air en toiture d’un centre commercial
Un centre commercial avait installé une centrale de traitement d’air sur le toit sans étude acoustique. Les logements voisins se plaignaient d’un ronflement constant. Les mesures ont montré un niveau de 65 dB(A) en limite de propriété, dépassant la limite de 60 dB(A). Nous avons recommandé l’ajout de silencieux sur les sorties, la construction d’un mur béton, et le remplacement des ventilateurs par des modèles à vitesse variable. Le niveau est descendu à 57 dB(A) et l’émergence est passée sous la limite.
Conclusion
Les équipements CVC assurent le confort thermique et la qualité de l’air, mais ils peuvent devenir une source majeure de nuisance s’ils ne sont pas choisis, implantés et entretenus avec soin. La réglementation fixe des limites de bruit intérieures et extérieures (35/50 dB(A), 30/35 dB(A) pour les VMC , émergence de 5/3 dB(A)) et des exigences pour la sécurité des travailleurs . Une approche globale – écoute, inventaire, mesures, analyse et solutions techniques et organisationnelles – est indispensable pour concilier confort thermique, performance énergétique et qualité acoustique. Denis Acoustique accompagne les particuliers, les copropriétés, les entreprises et les collectivités à chaque étape du projet, en proposant des solutions sur mesure et en assurant le suivi des travaux.
FAQ – Équipements CVC et acoustique
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L’arrêté du 30 juin 1999 fixe 35 dB(A) dans les pièces principales et 50 dB(A) dans les cuisines . Les VMC et ascenseurs ne doivent pas dépasser 30 dB(A) dans les pièces principales . En extérieur, l’émergence ne doit pas dépasser 5 dB(A) le jour et 3 dB(A) la nuit.
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Une mesure acoustique compare le niveau de bruit total (pompe en fonctionnement) au bruit résiduel (pompe éteinte) chez le voisin. Si l’émergence dépasse 5 dB(A) le jour ou 3 dB(A) la nuit, des solutions (écran, caisson, déplacement) doivent être envisagées. Même sans dépassement, une tonalité marquée peut nécessiter un traitement.
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Réduire la vitesse de ventilation, installer des silencieux sur les conduits, choisir des ventilateurs à entraînement direct, désolidariser le moteur, ajouter des absorbants à l’intérieur des gaines. Un audit permet de hiérarchiser les solutions en fonction de leur efficacité et de leur coût.
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Oui, car elles se propagent dans la structure et sont perçues comme un bourdonnement ou un tremblement. Des plots antivibratiles, une désolidarisation des tuyauteries, un équilibrage des ventilateurs et un entretien régulier réduisent ces vibrations.
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Dans certaines communes, une déclaration préalable ou un permis de construire est requis, notamment si l’appareil modifie l’aspect de la façade. Certaines municipalités exigent une étude acoustique préalablement à l’installation. Renseignez-vous auprès de votre mairie.
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Un expert acoustique fournit un diagnostic indépendant, des mesures précises et des recommandations adaptées. Il connaît les réglementations et les normes et vous accompagne dans le choix des solutions les plus efficaces. Denis Acoustique assure également la médiation avec les voisins et les autorités en cas de litige.